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Pascha Marrow

Biography

Kama La Mackerel est un·e artiste pluridisciplinaire, éducateur·ice, auteur·ice, médiateur·ice culturel·le et traducteur·ice littéraire mauricien·ne qui vit au Canada. Sa pratique est ancrée dans les notions de justice, de bienveillance, d’amour, de décolonialité, d’hybridité, de cosmopolitisme, de guérison ancestrale, et d’empowerment individuel et collectif.

Son recueil de poésie ZOM-FAM (Metonymy Press) fut nommé au CBC Best Poetry Book, au Globe and Mail Best Debut, et était finaliste pour le QWF Concordia University First Book Award et le Writers’ Trust of Canada Dayne Ogilvie Prize. La revue World Literature Today a décrit ZOM-FAM comme « un jalon historique dans la littérature mauricienne ».

Sur le plan littéraire, Kama s’intéresse en particulier aux articulations biographiques : le « je » comme étant hybride et multiple dans ses identités et expressions. Iel développe, à travers ses recherches et créations, des poétiques queer et décoloniales entre le kreol, le français et l’anglais.

Micro-interview

Did you read poetry when you were in high school? Is there a particular poem that you loved when you were a teenager?

Non, je ne lisais pas de poésie quand j’étais à l’école. En fait, je ne lisais pas du tout ! Je viens d’une famille pauvre, de classe ouvrière, où notre lignée a travaillé dans des champs de cannes de génération en génération jusqu'à mes parents. J’étais la première personne de ma famille à finir ma scolarité. En conséquence, je n’ai pas grandi dans un contexte où j’avais accès à la culture et il n’y avait pas d’occasion pour découvrir la poésie dans notre système d’éducation dans les débuts des années 90 à l’île Maurice. Donc, je ne me suis mis·e à lire de la poésie que très tard, une fois adulte.

When did you first start writing poetry? And then when did you start thinking of yourself as a poet?
J’ai commencé à écrire de la poésie en tant qu’ado vers la fin des années 1990. À l’époque, j’écoutais beaucoup de chansons à texte, de musique lyrique, et c’est cette poésie musicale qui m’a d’abord inspiré·e à écrire de la poésie. Et forcément, comme toute bonne poésie adolescente, elle dégoulinait de pathos !
 
Ce n’est qu’en 2013, après avoir découvert les scènes de slam, de spoken word et de cabarets littéraires que je me suis mis·e à écrire de la poésie de manière plus sérieuse. Je trouvais ces soirées de partage et les communautés qui s’y rassemblaient très inspirantes, et je voulais moi aussi partager mes mots sur scène. C’est surtout l’échange et le pouvoir transformationnel du témoignage qui m’ont frappé·e.
 
Petit à petit, je me suis mis·e à écrire de façon de plus en plus sérieuse, et je me suis mis·e à partager mes textes dans divers contextes littéraires. Ce n’est que quatre ans plus tard, en 2017, que j’ai commencé à me considérer poète. Étant autodidacte, je pense que, pendant longtemps, j’ai hésité à me considérer poète. Je trouvais les milieux littéraires très intimidants, surtout quand j’étais entouré·e de poètes ayant des formations d’universités et d’écoles d’art.
 
Mais maintenant, je porte fièrement le titre de poète ! Surtout en tant que personne autodidacte qui vient d’une famille ouvrière ! La poésie appartient bien à tout le monde, et je laisse mon passé et ma trajectoire de vie s’exprimer librement dans ma poésie !
What do you think a poet’s “job” is?
Selon moi, le « travail » des poètes est avant tout une relation au soi et à la vérité. Je pense que les poètes ont un devoir de toujours centrer leur démarche dans l'articulation de la vérité, de la pratique d'une honnêteté radicale. Cela implique beaucoup de réflexion critique sur le soi, sur le pourquoi et le comment de son existence humaine, et, en conséquence, sur sa voix littéraire. C'est selon moi dans cette pratique d'honnêteté radicale et dans cet engagement envers la vérité que les poètes développement non-seulement leur propres propos, mais aussi leur propres esthétiques, et des formes d'expressions authentiques. 
 
If you have a poem in our anthology what inspired you to write it?

n/a

If you had to choose one poem to memorize from our anthology, which one would it be?

« La Migration » de Natasha Kanapé Fontaine. J’aime beaucoup les poèmes qui ont une forte qualité orale, qu’on peut presque chanter à haute voix, où la voix du/de la poète se mélange à l’unicité de la voix du/de la lecteur·ice pour créer un troisième et unique espace magique où les voix et subjectivités se rencontrent. Le style poétique de Natasha Kanapé Fontaine fait exactement cela, et nous transporte ainsi dans l’oralité autochtone et dans une rencontre intime avec l’autre. Mémoriser ce poème me permettrait de faire honneur à cette intimité.

J’aime aussi beaucoup la poésie qui met les territoires en lien avec le corps à travers l’utilisation du langage. Je trouve que ce poème conjugue très bien cette qualité, ce qui me touche, et me donne envie de mémoriser ce poème pour qu’il puisse vivre en tout temps dans mon cœur. 

Publications

Poem title(s)
Building Walls
Title
We Mark Your Memory: writings from the descendants of the indenture
Publisher
University of London
Editors
David Dabydeen, Maria del Pilar Kaladeen, et Tina K. Ramnarine
Date
2018
Publication type
Anthology
Poem title(s)
The Femme Invocation, The revolution will not be cited
Title
Glitter & Grit: queer performance from the Heels on Wheels Femme Galaxy
Publisher
Publication Studio
Editors
Damien Luxe, Heather Maria Ács et Sabina Ibarrola
Date
2016
Publication type
Anthology
Title
ZOM-FAM
Publisher
Metonymy Press
Date
2020
Publication type
Book
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