Je sais, je cherche, je perds

Voilà : bercer le mort,

je berce le mort, facile, fidèle.

Dans le cardinal de l’homme et de la femme.

Je vois un promeneur, j’aime ce bruit.

Je me souviens de deux promeneurs, c’est ça,

aux vêtements comme des guitares et des voix de cuir.

Tout se casse.

Seulement. Lentement.

Je rêve. Je rêve ce nom, ce règne.

Pierre et terre comme les muscles

et des draps de muscles.

Dieu est un peuple et une eau de peuple.

La famille arbre dans la chair que voilà je pends.

« Aime-moi », dit celle qui boit du vin.

Une âme rongée.

Des lèvres.

Fenêtres de beauté.

Une histoire femmes mortes.

La terre ronde, pensée, pliée.

Nous sommes mille dans mon souvenir.

En montant des échelles d’anges kill et d’anges burn.

Et une vraie cathédrale et la police noire.

Je me laisse, je suis une silhouette,

Je me laisse trahir, deviens une ombre.

Glisse devant, deviens une chose de soie.

Je me refais le mort.

J’aime ce bruit.

Déchire la pluie.

Croire. Griffes.

Je me trahis dans démons peau.

Dans peau.

Dans griffes de train.

Dans choses d’œuvres.

Dans boucheries.

Dans boue de circonstances.

Dans temps sera catastrophes collées au ciel.

À moi, à femmes nues, à vin versé dans les yeux.

Bibliographical info

Roger Des Roches, « Je sais, je cherche, je perds », Le nouveau temps du verbe être, Les Herbes rouges, 2011.

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